A corps majeurs
Laisse
mon cœur te dire ce que ma langue tue,
Laisse ma
main te peindre ce que mes yeux excluent,
Laisse
mon souffle haleter quand le tien est à bout,
Laisse
mes lèvres baiser ce qu’en toi est tabou.
Ecoute ces
battements qui tempêtent à ta vue,
Leurs échos
se brisent sur ces corps perdus,
Mon
vaisseau fantôme, tu vogues sur l’ombre,
Enivré je
me noie dans tes vagues sombres.
Lis mes
pensées comme je relie les tiennes,
Nie tes errances
comme je renie les miennes,
Doute de Nous
comme je le redoute autant,
Scelle tes
mots comme j’en recèle latents.
Fuse ta
joie que je refuse ces remords,
Double ma
peine que je redouble d’efforts,
Garde ta
flamme que je la regarde aimant,
Foule notre
sol que je refoule tant.
Laisse
ton cœur trahir ce que ta langue enfouit,
Laisse ta
main se poser là où tes yeux supplient,
Laisse
ton souffle éteindre le mien brûlant,
Laisse tes lèvres se poser doucement…
ã alexein 2004