L’ange aux leurres
Marc Chagall
Un soir de néoménie providentielle,
Je désennuyais ma déréliction,
En liardant mon regard vers le ciel,
Je vis un ange filer en expiation.
A ces deux êtres lascifs en abandon,
Il avait péché par prétérition,
En révélant diablement les tréfonds,
De la prééminence de la tentation.
L'excroissance cartilagineuse de son larynx
viril,
Fut croquée comme le fruit qui porte le
même nom,
Elle se croyait sortir de sa côte à même
appellation,
Dévêtue, elle en revêtait pourtant son
costume civil.
Ebaubi par l’outrecuidance de mes
révélations,
L’ange appert l’étendue des générations,
De son simple impair jadis hasardé,
Par ces deux pécheurs, il avait forligné.
Quinaud, il investit dans ma direction,
Et me clabauda dans le pavillon :
« Mais qui sont donc tous ces
gens ?
Je ne les connais ni d’Eve ni
d’Adam… ! »
ã alexein 2003