Le Fumier
J’ai voulu cueillir cette
rose rouge,
Mais ses épines se sont
plantées en moi,
J’ai voulu manger ces prunes
qui bougent,
Mais pourries, deviennent
petit-pois.
J’ai cru me régaler de ces
grains de cassis,
Mais la belladone m’a
vraiment surpris,
Baies noires en guise de poison
exquis,
Hallucinations, délires et
paralysie. . .
Alors dépité, allongé dans
l’herbe,
Sur un lit d’orties, je me
suis piqué,
Je m’en suis retourné l’air
bien acerbe,
Mais de nombreux chardons
m’ont alors agrippé.
Immobilisé comme un
vénérable sureau,
Voilà que sur ma peau
poussent des champignons !
Moi qui pensais glaner
quelques pieds-de-mouton,
Je me suis décomposé en
simple terreau !
Depuis ce temps, lorsqu’un
jour vous irez,
A la lisière du bois
peut-être vous promener,
Saisi par la beauté de cette
forêt enchantée,
Comprendrez que les plus
belles fleurs naissent du Fumier…
ã alexein 2004