Le marin se dévoile
Assis en haut sur ma vigie,
Y’a du soleil et de la
pluie,
J’regarde les mousses
s’affairer,
Sous les voiles blanches de
l’amitié.
Quand la colère débarque à
bord,
On s’balance toujours les
mêmes amphores,
Celles qu’on ne pourra
jamais jeter,
Sous les voiles grises d’la
vanité.
Quand le sel ronge jusqu’à
la corde,
Autour du cou d’fois elle
m’aborde,
Orphelin des mers, la
solitude tance,
Sous les voiles noires de la
désespérance.
Terre ! Terre ! un
jour j’ai crié,
Le bateau hisse toute sa
dignité,
Les hommes sont fiers
d’avoir peiné,
Sous les voiles vertes d’la
volonté.
Mais moi, je suis resté seul
à bord,
Dans ma maison aux mille
sabords,
A terre les gens sont trop chavirés,
Sous leurs voiles y’a rien que j’pourrais aimer…
© Alexein 2004