L’évidence pleure
Détail de Vénus, Boticelli
Des
longues heures où tout contre ta voix,
J’écoutais
plus ton cœur que tes mots courtois,
Entendais-tu
au bout du fil mon être défaillir,
Comment
se dire je t’aime lorsqu’on ne peut mot dire ?
L’un envers
l’autre, le temps affûte ces sentiments,
Il vient mûrir
les certitudes, louvoyant,
Le croisement
illusoire de nos destinés,
Aux
frontières du réel, on ne peut passer.
Croire en
la pluie et au soleil,
Qui l’un
contre l’autre nous émerveillent,
Ces
alliances improbables font souvent peur,
Mais contempler
l’arc-en-ciel est un vrai bonheur.
Chacun sa
propre ligne de conduite,
Que l’on
voudrait courbe comme fuite,
Deux
droites s’épousent à l’infini,
Est-ce là
le mystère de nos deux vies ?
L’évidence
de nos heures pleure encore,
Un crépuscule
cherche son aurore,
Nuit de rêves
contre cauchemars du jour,
N’est-ce
pas là le plus bel Amour ?
© Alexein 2006