Tempête et châtiment
Si la moralité est une affaire d’éclairage,
Tu es le gardien infidèle de ton propre phare,
Sous les feux de la rampe, ton cœur à
l’ouvrage,
Eclipse ceux qui voguent par temps de
brouillard.
Ton éclat poli ne cesse de tournoyer,
Dans ce chenal houleux, je suis aveuglé,
Sentinelle protégée par ta lueur obscure,
Sentinelle assiégée par tes propres parjures.
Perdu au milieu d’une mer de pleurs,
Abreuvée par tous tes souffre-douleur,
J’évite de crainte que tu ne me méduses,
Cette escale obligée sur ton radeau d’excuses.
Dans ces nuits chimériques aux amours
tanguées,
Les étoiles illuminent nos heures constellées,
Le silence se charge en électricité,
Tes éclairs fustigent nos envies sabordées.
Si la vengeance est une affaire de marins,
Qu’il est bien triste d’en tatouer ses
séquelles,
Lorsque tu verras la lumière au bout du
tunnel,
Prie donc bien fort que cela ne soit pas celle
du train . . .
ã alexein 2003